jeudi, décembre 28, 2017

LA CRISE DU SYNDICALISME EN FRANCE ET SES RAISONS QUI PUISENT DANS LE PASSE….. ET LE PRESENT !

LA CRISE DU SYNDICALISME EN FRANCE ET SES RAISONS QUI PUISENT DANS LE PASSE…..   ET LE PRESENT !


Cette contribution ne se propose pas de passer en revue toute l’histoire et l’actualité de chacune des centrales syndicales française représentatives. Signalons également, que dans d’autres pays européens, des syndicats connaissent également des difficultés d’audience et ou existentielles à partir de particularités spécifiques et communes.
Certes, schématique, mon analyse cible les causes principales du déclin du syndicalisme français.

Bien entendu, il est d’autres réalités qui ont leurs incidences dans la situation française : cet éparpillement syndical qui gêne l’efficacité des luttes sociales et l’attractivité à la syndicalisation, les confédérations syndicales françaises ont toujours été réticentes à l’idée de l’adhésion obligatoire avec la cotisation prélevée sur la feuille de paie ou autre système possible.

Egalement et d’importance, le monde du travail actuel n’a plus la dominante ouvrière comme au début du XXe siècle : Lorsque les salariés  étaient concentrés dans de grandes unités de production ! Présentement, les catégories : employés, techniciens cadres et ingénieurs sont majoritaires dans le salariat.

Enfin, l’existence de structures étatiques ou professionnelles à caractère continental, rendent plus difficiles la mobilisation vers un ou des interlocuteurs éloignés des lieux de l’activité et mal identifiés.

Il y a cependant 2 principaux écueils au développement et à l’attrait du syndicalisme :

Si la CGT née officiellement à Limoges en 1895, conjuguait à l’origine les tendances : révolutionnaire, réformiste, anarcho-syndicaliste, l’avènement proche de la SFIO en 1905, puis surtout du PCF en 1920, ont favorisé un syndicalisme de masse et de classe considéré comme le stade élémentaire, le premier palier du changement sans se substituer à celui-ci (charte d’Amiens.)

Le combat syndical, laissait entrevoir un monde meilleur que la perspective politique concrétiserait.
Principalement, le communisme a longtemps été cet idéal fédérateur des énergies entretenant le sens de l’engagement au présent pour un futur meilleur.

Le syndicalisme chrétien, qui fut le second à se constituer en France au début du XXe siècle basé sur la doctrine sociale de l’Eglise, proposait une vision sociale harmonieuse basée sur les valeurs chrétiennes et une théologie du travail avec des auteurs sociaux d’Albert DE MUN à Gabriel MARCEL,…..  puis, Jean FOURASTIE   qui trouvaient la voie de l’équilibre entre le capital et le travail dans le respect de la dignité chrétienne humaine du devoir.

La référence à des auteurs comme MOUNIER, BLONDEL et MARITAIN, permettait de ne pas estomper la source chrétienne comme guide des rapports sociaux.

Pour des raisons différentes, les deux perspectives du communisme et du christianisme n’ont plus en France leur rayonnement d’antan, et surtout, ils sont devenus dépouillés du rêve ou de l’illusion de lendemains qui chantent auréolées autour de valeurs universelles partagées majoritairement.

Si de nos jours, un syndicalisme laïcisé de type CFDT progresse, mais sans être constitué de millions d’adhérents, c’est que la notion de réforme sans filiation ou référence à un modèle extérieur, se construit par le pragmatisme de ses élus, basé sur une créativité de force de propositions du corps social soumis à la négociation. Il remplace progressivement la disparition de l’appartenance à une classe, ou celle d’un Dieu fédérateur de la souffrance et de l’amour ,et ceci : dans un monde de plus en plus individualisé.

2) Le second handicap du syndicalisme, est celui au stade de la mondialisation des échanges avec des structures étatiques ou professionnelles dans les grands groupes avec des instances supra- nationales est celui d’obtenir des résultats tangibles par l’affrontement social :

A quoi bon se syndiquer puisque en France, l’adhésion n’est pas obligatoire, syndiqués ou non, tous les salariés bénéficient des avancées ou héritent des reculs sociaux ? Surtout de nos jours, les résultats obtenus ou la préservation d’acquis antérieurs résultent plus de la négociation avec les instances patronales et gouvernementales que par le rapport de force des mobilisations sociales. De ce point de vue, citons le rôle exacerbé décisif des firmes transnationales et de la finance internationale.

Alors : l’avenir semble difficile, mais s’il y a l’arrogance d’une technocratie se voulant trop triomphante et d’un libéralisme intransigeant débridé, alors, dans cette triste perspective, l’agrégation du nombre de mécontents et la dégradation sociale favoriseraient la perspective d’un nouveau courant politique récupérant et orientant les théories du passé, s’adaptant aux conséquences de la révolution transhumaniste,  et permettrait l’éclosion dans l’ancrage des conditions régionales, nationales ,d’une sorte de nouvelle internationale  du monde du travail adaptée au IIIe millénaire.

De ce point de vue, l’affaiblissement en cours des corps intermédiaires avec un individualisme trop forcené, nuira à la force collective des consciences et au sentiment d’appartenance à un corps social.

       Copyright Guy CREQUIE

Ancien dirigeant syndical interprofessionnel de 1968 à 1985 – Ecrivain observateur social dont les 3 derniers ouvrages édités de façon bilingue par l’éditeur américain Bruce COOK, sont :
-      « Philosophie aujourd’hui- Philosophie demain »
-      «  Poésie de la paix et de l’harmonie »

-      Quel devenir pour l’Homo sapiens à l’horizon 2120 »